11 septembre, 21 ans déjà que cette date est gravée dans nos mémoires. Mais revenons 56 ans avant cette triste date. En janvier 1945. Cela fait sept mois que les Alliés ont débarqué en Normandie, plus de quatre mois que Paris est libérée, plusieurs semaines, depuis le 23 novembre 1944, que le drapeau français flotte sur la cathédrale de Strasbourg, respectant ainsi le serment de Koufra du Colonel Leclerc.
Mais la guerre n’est pas terminée et le 1er janvier 1945, la Wehrmacht décide de reprendre le nord de l’Alsace et aussi Strasbourg, même si individuellement, les soldats n’y croyaient sans doute plus vraiment. C’est l’opération Nordwind, ce glacial vent du nord, qui oppose la Wehrmacht à l’armée américaine. Parmi d’autres villages qui ont beaucoup souffert, ce sont surtout Hatten et Rittershoffen qui se trouvent sur la ligne de front. Les combats de blindés et les bombardements libèrent définitivement le secteur, au prix de 83 victimes civiles et 2500 soldats morts, et de la destruction quasi-totale des deux villages. Rien qu’à Hatten, 350 maisons sur les 365 du village, sont détruites, ainsi que les églises et la synagogue.
Longtemps, les habitants auront vécu dans des baraques et les villages seront reconstruits dans le style des années 1950. A ceux d’entre nous originaires de cette Outre-Forêt, reviennent en tête tout ce que racontaient les anciens, ceux qui avaient vécu cela.
Notre journée commence au Musée de l’Abri (https://www.abrihatten.fr/) que des bénévoles ont créé et continuent à faire grandir, nous faisant comprendre par des archives, des objets, des reconstitutions, ce qui s’est passé durant ce mois de janvier 1945. Et débordant aussi sur l’histoire des Malgré-Nous jusqu’à la captivité dans les camps russes.
De l’ombre de cette période, à la lumière des vitraux des églises reconstruites au début des années 1960, notre parcours nous a fait apprécier la beauté du grand vitrail de l’église Saint-Gall de Rittershoffen, réalisé en 1963 par le Maître Verrier Tristan Ruhlmann. Le plus grand vitrail d’Alsace réalisé après-guerre nous promène de Sainte-Adélaïde à Rome, Augsburg, Canterbury ou encore Constantinople. C’est tout simplement… magnifique !
Puis nous voici devant la petite église de Kuhlendorf, datant elle de 1820, étant l’une des deux seules église réalisées en colombages. Quel contraste ! L’autre se trouvant à Montagne-Verte (notre sortie vélo du 1er août 2021)
Il nous fallait bien un retour à travers champs pour réfléchir, méditer, et se dire que 77 ans plus tard, cela arrive encore. Ça ne s’appelle plus « Nordwind », mais « Opération Spéciale ».














































