Raquettes or not raquettes ? Là était la question ! En tous les cas nous voilà partis telles des roquettes dans la montée vers le Chemin des Bornes, nous disant qu’au final, on aurait dû les mettre, ces foutues raquettes. Nous progressâmes dans le silence feutré de la forêt mystérieuse, sublimée par l’atmosphère étrange et la lumière voilée (j’suis en forme aujourd’hui !). Tout juste si un château de conte de fées n’allait pas apparaître après un virage (mais faut pas exagérer non plus).
La neige c’est beau, mais marcher dedans, c’est… je reste polie, c’est un peu pénible par moments. Qu’importe, vaillants et aventureux, nous prîmes d’assaut le massif forestier d’Obernai-Bernardswiller entre les conifères pétrifiés par le gel et les feuillus déplumés, sans nous lasser de ce paysage merveilleux et, lentement, nous nous hissâmes sur la crête pour bientôt poser nos séants sur des souches accueillantes. Oui bon, on a déjeuné le cul dans la neige, quoi ! Mais sympa avec du vin, du café et des blagues.
C’est là que les raquettes auraient été utiles, mais il eut fallu les porter sur le sac-à-dos le reste du temps, aussi nous ne les emmenâmes point. En langage normal, c’était pas évident de décider le matin au départ et la perspective de les trimballer sur le sac ne nous enthousiasmait pas.
Alors qu’est-ce qui manque ? Ah oui, pas de vaches le long du parcours, elles sont plus pragmatiques que nous et sont restées ruminer à l’étable. Et puis l’ascension du Kienberg dans la neige non éternelle (c’est pas le Kilimandjaro tout de même) nous a menés à 801 m d’altitude pour un superbe point de vue sur les Vosges, l’Ungersberg au premier plan et plus loin, le Rocher du Coucou et d’autres dont j’ai pas retenu le nom. Des trucs en « berg » ou en « kopf ».
La ruine du jour s’appelle le Birkenfels. Il nous vient tout droit du 13ème siècle, a été détruit, reconstruit, re-détruit, avant de devenir un monument historique à la fin du 20ème siècle. Il en reste des murs épais et un bout de tour dont certains pensent qu’en fait elle n’aurait jamais été achevée. L’historienne qui sommeille en moi se dit que peut-être ils se sont simplement contentés de construire une ruine et d’y laisser pousser quelques arbustes, histoire d’épater les générations futures.
Enfin, nous avons dépassé les bornes pour piquer droit sur le parking et y retrouver nos raquettes qui attendaient sagement dans les voitures. En v’là une belle journée au grand air et dans la neige ! Pour ma part, je vais aller laver mes chaussettes et vous donne rendez-vous dès la semaine prochaine pour de nouvelles aventures ! PS : je ne vous parle pas du mammouth que nous avons croisé, de toute manière, vous ne me croiriez pas, j’vous connais !
Karina-Iris




























































