C’est une ville dont le nom est une évidence : Belfort, dérivé de beau fort, car des forts il y en a et ils prennent de la place. Très poétiquement, la rivière qui traverse la ville s’appelle la Savoureuse et pour ceux qui n’avaient pas vu assez d’étangs la veille, il y a l’Etang des Forges que bien entendu nous avons en partie contourné ! Mais là c’est bon, j’ai ma dose.
C’était chouette, alternance nature et ville, en commençant par la promenade à l’ombre vers le Fort de la Justice puis le Fort de la Miotte qui donnent le ton : Belfort se trouve dans sa fameuse trouée (alors qu’à Bâle ça s’appelle un trou, mais bon), qui permet le passage de la plaine du Rhin vers la Bourgogne, entre les Vosges, le Rhin et le Jura. La Miotte date des années 1830 et servait à défendre la Ville.
Plus loin, un château du Moyen-Âge constituait l’autre partie de la défense et serait sans doute dans le même état que nos chères ruines vosgiennes si le père Vauban n’était pas passé par là. Il y a érigé le bazar qu’on connaît, régulièrement agrandi et adapté par la suite. Et en 1870, les casques à pointe se sont heurtés à ces murs (on y voit encore les trous ! Euh non, en fait…). Le siège de Belfort a duré trois mois, c’était une situation d’enfer (Rochereau), et au final le Territoire est resté français, se séparant du Haut-Rhin. Hé oui, c’est pour ça que le département porte un numéro tout neuf : le 90.
En l’honneur de la résistance de la ville, notre Bartholdi local, oui celui qui a construit la Statue de la Liberté de New York, a construit le nouveau symbole de Belfort : un lion en grès de onze mètres de haut et vingt-deux de long (queue comprise). Initialement, la bestiole devait faire face à l’Allemagne mais ça ne convenait pas au vieux Bismarck, du coup Bartho a installé le félin tournant dédaigneusement le dos à Otto ! Ils aiment bien les fauves dans le coin puisqu’en 1858 déjà, une fameuse marque automobile locale avait le lion comme symbole, mais c’est une autre histoire… Ce qui fait que le lion franc-comtois orne même la voiture de Columbo ! Ah j’oubliais un petit détail qui m’a tracassé : il faisait très chaud !
Karina-Iris
