Allô ? Vous m’recevez ? Vous êtes là ? Bon alors OK.
D’habitude c’est ma sœur qui fait le truc mais là, elle a anticipé minuit et j’pense qu’elle est à l’heure australienne vu qu’elle est déjà bourr… Joël ! Vite, une serpillière, elle est en train d’inonder le dortoir, viiiite ! Oui ben je peux pas en même temps rattraper la moquette et écrire un compte-rendu. J’ai pas le talent de ma sœur.
Oui, Karina-Iris elle-même qu’est partie picoler bien avant minuit, elle a pas compris que les australiens passaient en 2025 quelques heures avant nous et a donc entamé la dégustation des alcools proposés un peu trop tôt. Et voilà le travail ! Joël ! Elle vient, cette serpillière ? Puis retournez-là sur le côté, bigre, elle ronfle à faire rougir une tronçonneuse.
Allô, ma Karina-Iris, mais dans quel bazar tu me laisses ? J’ai trente réveillonnistes (tu me fourniras un autre mot si un jour tu retrouves tes esprits) et toi tu pionces, tu cuves, tu décuves aussi… Non attends, on n’a pas encore la serpillière, retiens-toi deux secon… Joël, viiiiite ! On s’en fout qu’elle soit pas propre, arrive avec le torchon ! Mon dieu quelle misère… Et moi là, il faut que je j’vous raconte la soirée….
Alors donc au milieu de la nuit, j’ai fait comme les autres, j’ai compté… Cinq, quatre, trois, deux, un, zéro, moins un, moins deux, moins trois… Comment ? C’est un compte à rebours, pas un thermomètre ? Quoi minuit ? J’ai une Twingo alors même si elle se transforme en citrouille, je m’en bas… On change d’année ? Encore ? Nous ont déjà fait le coup l’an dernier, non ?
Oh Joël, tu me la tisses cette serpillière ou quoi ? Non parce que là elle vient de me remettre une couche histoire de bien m’empêcher d’aller danser sur les tubes des années 70 et 80. Vu que moi j’étais sur mon 31 dès le 30, je dansais pour deux, je buvais pour trois, à quatre je rockais sur Queen, à cinq je discotais sur Abba, à six, je suis passé direct à sept parce que ça commençait à devenir le grand huit dans mon estomac.
Oh, Joël, oublie la serpillière, on nettoiera tout ça demain matin, là elle dort. Une haleine à t’endormir direct un régiment complet de légionnaires étrangers, faut pas l’approcher. Et laissez-là bien sur le côté, sinon elle remet le marteau piqueur en route et tout le chalet va encore trembler. Excusez la confusion hein, je suis pas habitué à écrire les trucs. Karina-Iris, tu me laisses plus dans la panade et encore moins dans ces odeurs la prochaine fois !
Kévinou-Gérard

























